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هذه الأخبار باللغة الفرنسية من صحيفة Le monde Si la prison de Gldani était une boutique, on parlerait d'une vitrine attrayante. Un hall moderne accueille les visiteurs, arrivés en minibus jusqu'à ce faubourg lointain de Tbilissi, entouré de dunes rocailleuses. Un jardin d'enfants a été construit pour occuper les petits avant le parloir.![]() Des violences dénoncées régulièrement par les défenseurs des droits de l'homme, mais sur lesquelles, pour la première fois, sont publiées des preuves accablantes. Le 18 septembre, à moins de deux semaines des élections législatives du 1er octobre, des vidéos amateurs à la provenance mystérieuse ont montré les maltraitances, et bouleversé le pays. ![]() LA MINISTRE CHARGÉE DU SYSTÈME PÉNITENTIAIRE A DÉMISSIONNÉ Maïa Gourgadze a eu des échos des changements dans le système carcéral intervenus ces derniers jours. "Mon fils m'a dit que c'était devenu le paradis ! Les violences ont cessé. Ils ont le droit d'ouvrir les fenêtres. Certains ont reçu des matelas. Mais ce n'est que jusqu'aux élections !" Ce pessimisme s'explique par l'ampleur du choc. Ce trou noir carcéral porte atteinte au "modèle géorgien" que le président Mikheïl Saakachvili promeut dans l'espace postsoviétique. ![]() Parmi eux, des centaines d'étudiants de l'université de Tbilissi, ville plutôt hostile au chef de l'Etat, qui ont à nouveau défilé, mercredi 26 septembre. Ils ont déjà obtenu la tête du ministre de l'intérieur, Bacho Akhalaïa, ancien responsable des prisons entre 2005 et 2008 et proche du président. "Les gens qui torturent sont anormaux, explique au Monde le milliardaire Bidzina Ivanichvili, à la tête du Rêve géorgien. Mais c'est M. Saakachvili qui a rassemblé cette équipe et planifié idéologiquement tout cela, pour intimider les citoyens." "CETTE AFFAIRE NOUS A MORALEMENT ATTEINTS" Face à cette crise majeure, la plus grave depuis la guerre contre la Russie en août 2008, le régime a promu de nouveaux visages. La ministre de l'intérieur est dorénavant Eka Zgouladzé, une jeune femme réfléchie et posée, jusqu'alors vice-ministre. Elle est aussi l'épouse de Raphaël Glucksmann, fils du philosophe français André Glucksmann et conseiller politique du président Saakachvili. Dans le palais de verre du ministère, Eka Zgouladzé ne se dérobe pas. "Personne ne peut faire l'idiot et prétendre qu'il s'agissait de cas isolés. C'était un problème systémique, qui s'est développé au sein d'une communauté très fermée, se protégeant." ![]() Cette communauté de gardiens qu'il faut policer est à présent sous l'autorité de Guiorgui Tougouchi, le plus inattendu des promus. Avant le scandale, il était le Défenseur des droits, dénonçant en vain dans ses rapports le "système d'impunité" qui règne en prison. "La plupart des violences étaient liées à la volonté de soumettre les prisonniers à l'administration, dit-il. Les nouveaux arrivants, par exemple, passaient entre deux colonnes de gardes et se faisaient tabasser." "ON VA ÉCARTER LA PLUPART DES GARDES" Dans son nouveau bureau aux étagères vides, M. Tougouchi est suspendu au téléphone. Le nouveau ministre chargé du système pénitentiaire licencie à tours de bras. "J'ai renvoyé plus de cent personnes en deux jours. On va écarter la plupart des gardes. Seuls ceux vraiment fiables resteront." Le président Saakachvili lui a promis toute latitude pour agir et lui a accordé une rallonge budgétaire. L'ancien militant des droits de l'homme veut conduire la même révolution dans le milieu pénitentiaire que celle dans la police, reformatée pour rompre avec la corruption. Cette fois, des psychologues seront sollicités dans le recrutement. ![]() Selon le régime, le milliardaire disposait de certaines vidéos depuis un an et comptait attendre la fin de la campagne électorale pour les exploiter, telle une balle en or dans son barillet. Certains conseillers affirment même que la vidéo la plus choquante, où un prisonnier se fait sodomiser avec le bout d'une matraque, était mise en scène. Mais ils évitent d'évoquer ce point publiquement, pour ne pas donner le sentiment de nier l'ampleur du problème carcéral. Piotr Smolar (Tbilissi, envoyé spécial) Incident diplomatique entre Paris et Tbilissi Un incident diplomatique oppose la France à la Géorgie après l'ouverture d'une enquête à Tbilissi contre un opposant, l'ancien ministre chargé de la résolution des conflits, Guiorgui Khaindrava. Il est soupçonné de contacts avec des représentants du crime organisé géorgien à Paris, sur la base d'informations transmises par la gendarmerie française. Le Quai d'Orsay a protesté, par communiqué, contre leur divulgation. "Nous n'avons violé aucune procédure, répond un conseiller du président Saakachvili. Il est normal d'expliquer pourquoi un responsable est convoqué. Si le ministère français n'était pas informé, c'est leur affaire." La transmission des documents aurait été validée début septembre, lors d'une visite du premier ministre géorgien, Vano Merabichvili, chez le ministre de l'intérieur, Manuel Valls. |